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Caroline Ollivro, présidente de Breizh Europa

Les graves événements qui se déroulent en Catalogne viennent de mettre en lumière la duplicité qui anime la plupart des dirigeants européens.

En effet, d’un côté ils se lamentent qu’il y ait un désamour de l’Europe de la part des citoyens de notre continent, mais de l’autre ils font tout pour que le fossé se creuse entre l’institution et les habitants.

Ainsi, après que la France ait contourné le Non au traité constitutionnel, voici qu’on refuse aux Catalans le droit de s’exprimer sur leur avenir. « Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » fait pourtant bien partie de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Mais les dirigeants européens n’en ont cure, et on les voit tous voler au secours de l’unité espagnole pour défendre la survie des États-nations, ces institutions anachroniques qui verrouillent l’Europe et empêchent sa véritable éclosion politique.

Les indépendantistes catalans ont beau se prétendre farouchement européens, on leur ferme la porte par avance, comme on l’a fait pour les Écossais, pourtant rétifs au Brexit.

Ainsi les dirigeants de l’Union Européenne jettent bas les masques et apparaissent pour ce qu’ils sont, une assemblée de conservateurs frileux. Un aréopage de nantis qui sont les gardiens de la vieille Europe, celle qui n’évolue qu’en fonction des lois du marché, celle qui garantit aux vieux États-Nations tels la France ou l’Espagne encore quelques années de domination sur les peuples autrefois conquis par les armes : Catalans ou Basques ici et là, Bretons, Corses ou Alsaciens ailleurs.

Dans cette gaudriole idéologique, on voit donc des ultra jacobins comme Manuel Valls aller défendre l’unité d’un royaume, quand Jean-Luc Mélenchon, pourtant tenant d’une république française une et indivisible, y perd son latin, défendant une Écosse libre par pur sentiment anti anglais, bafouillant son bréviaire sur la Catalogne et changeant d’avis en fonction des images charriées par les télévisions.

Quant aux media français justement, ils n’ont absolument pas l’ouverture d’esprit ni la culture pour comprendre ce qui se passe au sud des Pyrénées. Il faut dire que, vivant tous à Paris pour ceux qui ont un minimum d’audience, ils ne comprennent déjà pas ce qui fermente en Bretagne ou en Alsace.

On a donc le droit aux grands écarts permanents sur le sujet. Une région qui voudrait s’affranchir de son État de tutelle est tour à tour jugée égoïste, victime du populisme quand il s’agit de la Catalogne ou de la Vénétie, ou alors plainte parce qu’« on ne voit vraiment pas comment elle pourrait se débrouiller seule » lorsqu’il s’agit de la Corse. Rappelons simplement que dans la classe politique française à l’époque, pas plus que dans la confrérie médiatique, personne n’avait vu venir l’explosion de la Yougoslavie. Cela devrait amener à un peu de prudence, et à tenter d’approfondir ce que sont les désirs des peuples constitutifs de l’Europe, et surtout qui ils sont.

Et pour mémoire, rappelons à ceux qui ont le raccourci facile entre séparatistes et identitaires (un mot fourre-tout que les analystes peu curieux adorent), que la république catalane a été une première fois proclamée en 1934. Cette jeune république a été matée dans le sang par l’armée espagnole, deux ans avant le début de la guerre civile. Mais Franco, une fois au pouvoir, a demandé en 1940 aux Allemands d’arrêter l’ancien Président de cette république éphémère, Lluís Companys, qui s’était réfugié en Bretagne. Il fut ensuite fusillé le 15 octobre 1940 à son retour forcé à Barcelone. À méditer par tous les tenants des États-nations.

L’Europe de demain sera forcément fédérale, c’est le seul moyen de lui donner une véritable légitimité populaire. Ce moment où elle incarnera enfin sa belle devise, quand elle sera enfin « unie dans la diversité ».

Caroline Ollivro, présidente de Breizh Europa

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