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Joan Villanove

Langues régionales?

De promesse électorale en promesse…

En France, les communistes qui, pendant la guerre, avaient côtoyé des « républicains espagnols de Catalogne », avaient compris que le catalan n’était pas une langue folklorique. Même constat en Bretagne avec des résistants qui parlaient le breton. Ils firent alors des propositions pour enseigner ces langues.

En 1949, le Conseil de l’Europe avait fait de la sauvegarde et du développement des Droits de l’Homme l’un des objectifs prioritaires, et cela concernait aussi les minorités linguistiques. A un certain moment, on aurait pu penser que « ces messieurs de Paris » étaient devenus sensibles aux langues régionales.

En 1981, l’infatigable Joan Dorandeu avait posé la question des langues régionales aux deux candidats lors des élections présidentielles. Jacques Chirac lui répondit le 18 avril : « les cultures régionales sont des ponts, des médiateurs naturels vers des cultures européennes plus vastes. Par elles, la France retrouve la diversité de ses propres sources qu’un centralisme excessif et la crainte presque obsessionnelle d’un éclatement de l’unité nationale avaient essayé de tarir… »

Dix jours plus tard, François Mitterrand lui écrivit à son tour : « je tiens à vous signaler que mes amis parlementaires ont déposé une proposition de loi relative à la place des Langues et Cultures des peuples de France dans l’enseignement, dans l’Education permanente, dans les activités culturelles, de jeunesse, et de loisirs, dans les émissions de radio et de la télévision et dans la vie publique ».

En 1981, le candidat François Mitterrand (Union de la Gauche) avait lancé un programme en 110 propositions. La 56e était prometteuse : « la promotion des identités régionales sera encouragée, les langues et cultures minoritaires respectées et enseignées ». Mais, une fois élu, seulement une petite avancée grâce aux radios libres. Joan Dorandeu qui a suivi l’affaire précise : « A deux reprises, un rapport a été fait par l’Assemblée Nationale pour la promotion des langues régionales : les deux ont été bloqués, une fois par Michel Debré, Premier Ministre, l’autre quelques années plus tard par Valéry Giscard d’Estaing, Ministre des Finances. » Et même une troisième fois par le premier ministre Bérégovoy qui s’opposa vigoureusement aux amendements parlementaires qui voulaient ajouter à la Constitution le respect des langues régionales.

Le 7 mai 1999, la France signa la Charte qui l’engageait à protéger et à enseigner les langues dites régionales : « La France envisage de s’engager à appliquer certains ou tous les paragraphes ou alinéas suivants de la partie III de la Charte ». Mais, elle ne l’a pas ratifiée à cause d’une décision du Conseil Constitutionnel, estimant que la Charte était contraire à l’article 2 de la constitution française qui stipule que « la langue de la République est le français ». Ce refus n’est pas apprécié par les pays de l’Union Européenne. Même le Conseil Economique et Social des Nations Unies en 2008 réuni à Genève a « suggéré » et « recommandé » à la France d’« envisager » la ratification de la Charte. En 2012, François Hollande avait précisé dans son programme : « Je ferai ratifier la Charte Européenne des langues régionales ou minoritaires ». On y a cru… mais à ce jour, rien n’est signé.

Actuellement, 24 États ont signé et ratifié la Charte. La Norvège (1993) a été le premier état à ratifier la Charte. Rappelons que lorsqu’un Etat veut intégrer l’Union Européenne, il doit reconnaître les droits de ses minorités. Ainsi, la Slovaquie dut modifier sa constitution pour que des Slovaques d’origine hongroise puissent pratiquer leur langue : 500.000 Hongrois vivent en Slovaquie.

Le centralisme français s’est solidifié.

On en reste encore à la formule rigide d’un autre temps : un état, une école, une langue.

Joan Villanove Rivesaltes

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